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Tourvieille et les tours de Camargue

1614
Présentation

Les ruines visibles aujourd'hui

Les tours de Camargue, dont peu subsistent sur le terrain, demeurent cependant fort présentes dans la toponymie du delta et les sources écrites.

Soumis aux multiples fluctuations des bras du Rhône, leur histoire témoigne également de leurs diverses fonctions.

A vocation initialement défensive, les tours ont pu jouer également le rôle de phare pour la navigation, de support de communication visuelle (farots), ou de poste de surveillance commerciale.

Pour certaines, rattachées à de grands domaines, elles témoignent plus tardivement de l’apparition en Camargue d’une architecture agricole et domestique, en dur et soignée.

Celle de Tourvieille, parmi les plus importantes autrefois, subsiste à l’état de ruines entre Salin-de-Giraud et le golfe de Beauduc.

Histoire
En raison de l’insécurité particulièrement vive régnant dans le delta, dès 1470, le roi René d’Anjou autorise la ville à construire une tour de défense à l’embouchure principale du Rhône.

L'embouchure du Rhône
sur une carte de 1664



Celle-ci, dite du Baloard (ou Boulouard), écartée du cours fluctuant du fleuve, est remplacée sur le Bras de fer par celle du Tampan, dont la construction intervient entre 1607 et 1614. La garnison s’y installe l’année suivante.

Moins de cinquante ans plus tard, trop distante de l’embouchure du fleuve qui poursuit ses divagations, elle devient inutile et est abandonnée à son tour pour la tour de Saint-Genest…

Un rapport de 1684 indique que la tour du Tampan est alors incluse dans le « tènement de la Vignole et des herbages d’Amphize et Cambeillongue », domaine désormais privé.

Au XVIIIe siècle le domaine passe par alliance de la famille Duport à celle de Vernon et au XIXe siècle, il est acquis par Madame de Grille, née Du Bouchage.

Le mas demeure exploité jusqu’au début du XXe siècle.

Localisation

Les vestiges de Tourvieille se trouvent à l'ouest de l'embouchure du Grand Rhône, entre Salin-de-Giraud et le golfe de Beauduc.

Descriptif
Seules les archives, écrites ou figurées, nous renseignent sur la tour initiale et sur ses principales transformations ultérieures.

Reposant sur un socle en talus, l’édifice se présentait

Le domaine sur un dessin de 1803

sous la forme d’un bâtiment rectangulaire, en pierre de taille, composé de deux étages de salles voûtées et couronné de créneaux.

Un escalier extérieur menait à la porte d’entrée située au premier étage. La tour, entourée d’un jardin arboré, était séparée du fleuve par des plantations de saules.

Le domaine de Tourvieille, décrit au XVIIe siècle, nous indique qu’un pigeonnier a été construit sur la terrasse supérieure de la tour, tandis qu’une écurie est venue en flanquer la rampe d’accès.

Deux documents du début du XIXe siècle permettent d’observer qu’un étage est venu rehausser la tour, à laquelle ont a adossé un vaste bâtiment qui la masque partiellement.

Peu après, on supprime la rampe d’accès et on abat la partie supérieure du bâtiment annexe que l’on prolonge d’un pavillon carré. Le crénelage des murs extérieurs est alors rétabli et une tourelle apparaît à l’angle sud-est.

L’abandon du domaine et l’œuvre des pillards n’ont laissé visibles aujourd’hui que quelques vestiges au cœur d’un terroir, autrefois riche mais désormais stérile et quasi désertique.

Restauration
Evenement
Visite
Visible de l'extérieur (état ruiné).
Document