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Mas de Camargue

Présentation
Elément essentiel de l’exploitation du territoire, le mas reste pourtant fort discret dans le paysage du delta du fait de son implantation clairsemée et protégée du mistral.

Véritable unité

Le Mas du Pont de Rousty

sociale et économique de base de la Camargue, il n’a pu développer pleinement son emprise spatiale et architecturale qu’une fois les cours du fleuve fixés et l’insécurité à ses embouchures contenue.

Ce sont aussi l’expansion de l’intervention humaine sur le milieu, la modernisation et la diversification des ressources exploitées, qui ont pu en faire de riches domaines.

Le mas ressort en quelque sorte vainqueur d'une lutte ancestrale : celle de l’homme contre le fleuve, la mer, la terre, le sel et le vent.

Avec ces vastes territoires clos et peu accessibles, il s’oppose finalement à l’image emblématique, bien qu’incomplète, d’une Camargue « sauvage ».

« Nul ne naît ni ne meurt en Camargue » disait autrefois un dicton arlésien alors que les rigueurs climatiques du milieu incitaient les propriétaires à résider en ville.

Depuis bien longtemps, tout en conservant sa vocation agricole initiale, le mas a su se faire confortable résidence à l’architecture soignée.

Histoire
La mer le fleuve et l’homme coexistent en Camargue depuis la Protohistoire.

Si l’apparition de domaines bâtis et villages, intervient dès le Moyen Age, le mas avec son identité actuelle,

Dessin de Pierre Véranreprésentant
un mas au XIXe siècle

date d’une époque plus récente.

C’est à partir des XIe-XIIe siècles, que l’exploitation des multiples ressources du milieu, conduit à une organisation de l’espace et à une empreinte architecturale significatives.

Au cours des siècles apparaissent ainsi des constructions à vocation agricole, domestique, voire défensive. A l’inverse, d’anciennes tours fortifiées désarmées sont intégrées dans des mas, telle celui de Tourvieille.

Le type architectural est agrandi et remanié surtout vers les XVIIe et XVIIIe siècles. Le cours du Grand Rhône est alors définitivement fixé (1711) et le défrichement intensif du terroir s’est poursuivi.

Par ailleurs, l’amélioration des communications permet d’acheminer la pierre, inexistante en Camargue.

Les riches constructions se multiplient alors et témoignent de la prospérité que connaissent les grands propriétaires camarguais.

Le mas a acquis sa définition actuelle jusqu’à devenir dans bien des cas résidence aristocratique à l’architecture soignée.

Au XIXe siècle, l’endiguement du fleuve est réalisé et de nouvelles cultures apparaissent. La viticulture, aujourd’hui redevenue marginale, connaît une forte expansion en échappant en 1872 à la crise du phylloxera.

Une première rizière en Camargue est attestée en 1864.

Au XXe siècle, le delta fait l’objet d’un vaste plan de gestion hydraulique, utilisant de nombreux canaux de drainage ou irrigation et stations de pompages.

L’élevage de taureaux et la riziculture connaissent une forte expansion, à laquelle l’étendue des domaines peut répondre.

Le mas, devenu habitat confortable, participe également au développement du tourisme.

Localisation

Parmi les mas camarguais, peu visibles, on pourra découvrir de plus près celui du Mas du Pont de Rousty, siège de la Fondation du Parc Naturel Régional de Camargue, dont l’ancienne bergerie abrite le Musée de la Camargue, ouvert au public (tél. 33 (04) 90 97 10 82. Il se situe à une douzaine de kilomètres au sud-ouest d’Arles, à proximité de la route des Saintes-Maries-de-la-Mer.

Descriptif
Dans la diversité du milieu camarguais, le mas traditionnel regroupe plusieurs entités : hautes terres irriguées et cultivées, terres basses et salées vouées à l’élevage (moutons, chevaux, taureaux),

Elévation sud du Mas du Pont de Rousty

et, en dépression, un marais, lieu de récolte de la roselière, territoire de pêche et de chasse.

Implantés à proximité des bras du Rhône, premiers axes de transports, ils étaient initialement construits sur des bourrelets alluviaux laissés par les divagations du fleuve, à l’abri relatif des inondations du fleuve non encore endigué.

En l’absence de pierre en Camargue, les premières constructions en grosse maçonnerie réemploient les matériaux de monuments antiques. Plus tard, on fait venir la pierre de Beaucaire ou de Fontvieille.

Le mas comporte le plus souvent un étage et sa façade est orientée au sud. Son plan caractéristique présente au centre un corps de logis allongé dont les murs extérieurs sont souvent en maçonnerie de moellons recouverts d’enduit, ou en calcaire appareillé.

Cet édifice principal est flanqué de remises et de bâtiments dédiées à divers usages : poulailler, pigeonnier, bergerie, grange,…

Certaines de ces constructions annexes (logements ouvriers par exemple) conserveront longtemps la facture traditionnelle des cabanes, utilisant les matériaux du cru : bois, terre, roseau.

En raison de leur fragilité et inflammabilité -et nouvelle vocation touristique oblige- ces équipements sont aujourd’hui pour la plupart reconstruits en dur et souvent dévolus à d’autres usages.

Restauration
Evenement
Visite
Les mas camarguais ne se prêtent guère à la visite. Les terrains sont clôturés en raison des troupeaux, et les bâtiments ne sont tout au plus que partiellement visibles de l’extérieur.

On pourra cependant découvrir de plus près le Mas du Pont de Rousty, siège de la Fondation du Parc Naturel Régional de Camargue, dont l’ancienne bergerie abrite le Musée de la Camargue, ouvert au public (tél. 33 (04) 90 97 10 82. Il se situe à une douzaine de kilomètres au sud-ouest d’Arles, à proximité de la route des Saintes-Maries-de-la-Mer.

Par ailleurs certains mas organisent des visites ou accueillent le public à l'occasion de certaines activités saisonnières, telles les ferrades. Consulter pour information le site de l'Office de tourisme, en lien en haut à droite de cette page (I).
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