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Couvent des Minimes

1614
Présentation

Le couvent figuré sur un dessin de 1707

Mal accueilli à Arles à la fin de la Renaissance, définitivement disparu de France après la Révolution, l'ordre des minimes n'a laissé quasiment aucune trace architecturale.

C'est à eux pourtant que l'on doit l'ordonnancement moderne de l'un des sites arlésiens les plus connus au monde, celui des Alyscamps.

Leur implantation a également donné vie à un concept novateur, promis à un riche devenir dans la ville d'Arles, son premier musée public d'antiquités.

Histoire
Fondé par saint François de Paule (Paule, Calabre 1416-Tours 1507) l'ordre des minimes avait des institutions inspirées de celles de saint François d'Assise.

Un carême perpétuel leur était

Vue du musée public
d'antiquités en 1789

imposé, et le nom de minimes fut pris par humilité.

Venant de Lyon, douze d'entre eux s'installèrent en 1591, d'abord à Trinque taille, à l'église et maison prieuriale Saint-Genès, alors presque en ruines.

Au moment des troubles de la Ligue, ils furent expulsés lorsque la Camargue fut envahie, et partirent à Avignon.

Au début du XVIIe siècle, ils obtinrent le prieuré de la Madeleine. Mais des tracasseries de tous genres exprimaient l'opposition à l'installation de cet ordre mendiant.

Elles émanaient du conseil de ville, du chapitre de Saint-Trophime, et d'autres ordres religieux.

Enfin, des lettres patentes de Louis XIII les autorisèrent à s'établir à Arles.

L'archevêque leur donna l'église Saint-Honorat et une procédure, qui se terminera au profit des minimes, s'engagea alors avec l'abbesse de Saint-Honorat de Tarascon, détentrice des lieux.

En 1721, le couvent, comme plusieurs autres installés hors les murs, recueillit des pestiférés.

Au milieu du XVIIIe siècle, l'église Saint-Honorat, désormais chapelle conventuelle sous le vocable de Notre-Dame-des-Grâces, devint un centre majeur de dévotion dédié à la Vierge.

Prévu dès leur installation, la conservation et la mise en valeur par les frères des objets archéologiques, firent bien l'objet de quelques réemplois abusifs. Elle permit cependant d'en préserver l'essentiel.

A la fin du XVIIIe siècle, l'arrivée de Rome d'un père érudit, Etienne Dumont, joint à une volonté municipale, donna naissance à un premier musée public d'antiquités (1784).

Mais celui-ci fut rapidement mis à mal ; dissension avec les consuls d'abord, puis tourmente révolutionnaire ensuite.

En 1792, le couvent saccagé fut vendu comme bien national.

Le site des Alyscamps devint alors un aimable lieu de plaisance et de rencontre pour les Arlésiens.

Localisation

Le couvent se trouvait accolé à l'église Saint-Honorat des Alyscamps.

Descriptif
Lors de leur implantation aux Alyscamps, les minimes exécutèrent de nombreux travaux.

Ils firent refaire la porte d'entrée de l'église Saint-Honorat et surélevèrent le sol de la nef afin

Plan de l'état du couvent en 1800

d'échapper aux infiltrations d'eau émanant du canal de Craponne, récemment percé, qui passait à quelques mètres de l'édifice.

Ils refirent aussi la voûte de la crypte, ainsi qu'un escalier axial, et y installèrent huit sarcophages de saints et évêques d'Arles.

En 1710, fut placée au-dessus de la porte, une inscription en marbre, encore visible de nos jours, célébrant ces saints de l'Église d'Arles.

Quant aux bâtiments conventuels, on n'en sait peu de choses. Seul nous renseigne un plan de Pierre Véran, datant de 1800, donc postérieur aux exactions révolutionnaires.

On y voit, au nord-est de l'église Saint-Honorat, un cloître dont seule la galerie sud est représentée comme telle.

Des trois autres parties du quadrilatère dessiné, celles situées à l'est et à l'ouest portent la légende « fondement extérieur du couvent ».

Sont clairement mentionnés par ailleurs un réfectoire, d'autres pièces utilitaires, et un jardin s'ouvrant au sud.

Le principal édifice construit par les minimes, et encore visible aujourd'hui, est une reconstruction de la chapelle Notre-Dame, contre le flanc sud de l'église Saint-Honorat.

Les circonstances très précises de sa commande, aussi bien architecturale que décorative, a été exhumé d'archives notariales par Jean Boyer.

De plan hexagonal, la chapelle est coiffée d'une coupole à six pans portée par des nervures qu'éclaire le lanternon, également hexagonal.

Les divers prix-faits nous indiquent qu'elle était richement décorée, notamment de peintures, et meublée d'un autel en marbre, disparu probablement à la Révolution.

Ces descriptions font de l'édifice un exemple du style Renaissance ayant perduré jusqu'au début du XVIIe siècle.

Du mobilier, on ne connaît que la statue en marbre de Notre-Dame des Grâces, commandée par les minimes en 1618 à Leonardo Mirano.

Si elle fut préservée, c'est qu'elle tomba et écrasa la personne qui était en train de la desceller... Transportée au XIXe siècle à l'église Saint-Trophime, elle orne encore la chapelle axiale de celle-ci.

Restauration
Evenement
Visite
Edifice disparu, à l'exception de quelques éléments inclus dans l'église Saint-Honorat.
Document