Bergeries romaines de Crau
vers -50 / IVe sièclePrésentation
Profil d'une bergerie à bout pointu
C'est ainsi que le géographe grec Strabon décrit la Crau à la fin du Ier siècle avant J.-C.
"des milliers de moutons y viennent des régions lointaines paître le thym" constate Pline, le naturaliste latin, moins d'un siècle plus tard.
Ce n'est pourtant que récemment que des traces peu visibles ont put être reconnues comme de vastes infrastructures liées à un activité pratiquée depuis si longtemps.
Faiblesse des précipitations, violence des vents et un substrat de cailloutis perméables ont donné à la Crau "sèche" son caractère steppique.
Et bien avant les constructions modernes que nous connaissons, ce territoire – avare en vestiges archéologiques – portait nombre de bâtiments voués à un élevage ovin florissant.
Histoire
La Crau, formation géologique due à l'ancien delta de la Durance, s'étend entre les Alpilles, la Camargue et l'étang de Berre.
Au XVIe siècle, le
Aperçu de la Crau sèche
class="lienbleu">canal de Craponne, en rend une partie propice à l'agriculture.
Au sud-est, la Crau, désormais dite "sèche", demeure en son état naturel, celui d'une steppe de cailloux et d'herbes sauvages.
Ce sont ces pâturages naturels que l'on appelle "cossoul" (du latin cursorium "parcours").
De cette âpre plaine, on ne connut longtemps, d'autres vestiges archéologiques antiques notables, que ceux de la voie Aurélienne venant de Rome.
En 1989-1990, l'œil exercé d'un découvreur (O. Badan) repère de nombreux alignements de galets.
Il conçoit, de ces véritables gisements lisibles à fleur de sol, l'hypothèse de vastes constructions ayant existé autrefois en ce territoire qu'on ne connaît guère fréquenté que par les animaux.
A un repérage systématique – 79 bâtiments d'abord recensés – sur une dizaine de milliers d'hectares, succèdent des fouilles archéologiques sur certains sites.
Celles-ci permettent l'identification fonctionnelle et chronologique de ces vestiges : des bergeries datant de l'Antiquité.
Leur période d'occupation correspond à la Gaule romaine, du milieu du Ier siècle av. J.-C. au Ve siècle de notre ère.
L'étude des céramiques exhumées révèlent plus précisément une utilisation maximale au IIe siècle. et une certaine désaffectation à partir du milieu du IIIe siècle.
On suppose que l'élevage ovin a probablement perduré au-delà de cette époque. Mais des conditions sociales et économiques modifiées n'auraient pas nécessité de constructions permanentes.
Quant à revoir des bâtiments de cette envergure, il faudra attendre le XIXe siècle, avec l'introduction massive de l'espèce ovine mérinos.
Au XVIe siècle, le

Au sud-est, la Crau, désormais dite "sèche", demeure en son état naturel, celui d'une steppe de cailloux et d'herbes sauvages.
Ce sont ces pâturages naturels que l'on appelle "cossoul" (du latin cursorium "parcours").
De cette âpre plaine, on ne connut longtemps, d'autres vestiges archéologiques antiques notables, que ceux de la voie Aurélienne venant de Rome.
En 1989-1990, l'œil exercé d'un découvreur (O. Badan) repère de nombreux alignements de galets.
Il conçoit, de ces véritables gisements lisibles à fleur de sol, l'hypothèse de vastes constructions ayant existé autrefois en ce territoire qu'on ne connaît guère fréquenté que par les animaux.
A un repérage systématique – 79 bâtiments d'abord recensés – sur une dizaine de milliers d'hectares, succèdent des fouilles archéologiques sur certains sites.
Celles-ci permettent l'identification fonctionnelle et chronologique de ces vestiges : des bergeries datant de l'Antiquité.
Leur période d'occupation correspond à la Gaule romaine, du milieu du Ier siècle av. J.-C. au Ve siècle de notre ère.
L'étude des céramiques exhumées révèlent plus précisément une utilisation maximale au IIe siècle. et une certaine désaffectation à partir du milieu du IIIe siècle.
On suppose que l'élevage ovin a probablement perduré au-delà de cette époque. Mais des conditions sociales et économiques modifiées n'auraient pas nécessité de constructions permanentes.
Quant à revoir des bâtiments de cette envergure, il faudra attendre le XIXe siècle, avec l'introduction massive de l'espèce ovine mérinos.
Localisation
Descriptif
C'est à ce jour près de 140 bergeries et presque autant d'édifices associés qui ont été répertoriés.
La plupart se trouvaient sur les actuelles communes de Saint-Martin-de-Crau (partie d'Arles
Le type le plus fréquent était long de 45 à 60 m et large d'une dizaine.
Le bâtiment épousait la forme d'un navire, proue élancée face au mistral, même si quelques exemplaires – forme antérieure – présentaient un profil à bout carré.
D'une superficie allant jusqu'à 250 m2, ces bergeries pouvaient accueillir de 700 à 900 bêtes.
Leurs murs étaient construits en tapi (pisé local de terre et petits cailloux, utilisé encore récemment) sur base de gros galets.
Le volume intérieur de la construction était cloisonné dans le sens de la longueur par un alignement de calage de poteaux espacés de 3,5 m.
La toiture était couverte en sagne (roseaux poussant dans les roselières de Camargue) sur charpente de bois.
Une porte latérale ouvrait sur un enclos de triage des animaux dont le calage de la clôture était faite de galets.
Les bergeries étaient parfois rassemblées en groupe autour d'un four à pain et d'un puits.
L'habitat des bergers se trouvait alors à l'avant d'une des bergeries ou dans une cabane adossée à sa façade.
La répartition de ces groupes et leurs espacements assez réguliers évoquent une distribution du territoire par lots.
La plupart se trouvaient sur les actuelles communes de Saint-Martin-de-Crau (partie d'Arles
Restitution d'une bergerie
(dessin
J.-M. Gassend)
Le type le plus fréquent était long de 45 à 60 m et large d'une dizaine.
Le bâtiment épousait la forme d'un navire, proue élancée face au mistral, même si quelques exemplaires – forme antérieure – présentaient un profil à bout carré.
D'une superficie allant jusqu'à 250 m2, ces bergeries pouvaient accueillir de 700 à 900 bêtes.
Leurs murs étaient construits en tapi (pisé local de terre et petits cailloux, utilisé encore récemment) sur base de gros galets.
Le volume intérieur de la construction était cloisonné dans le sens de la longueur par un alignement de calage de poteaux espacés de 3,5 m.
La toiture était couverte en sagne (roseaux poussant dans les roselières de Camargue) sur charpente de bois.
Une porte latérale ouvrait sur un enclos de triage des animaux dont le calage de la clôture était faite de galets.
Les bergeries étaient parfois rassemblées en groupe autour d'un four à pain et d'un puits.
L'habitat des bergers se trouvait alors à l'avant d'une des bergeries ou dans une cabane adossée à sa façade.
La répartition de ces groupes et leurs espacements assez réguliers évoquent une distribution du territoire par lots.